Dordabis et Grotte de Arnhem

Tout a commencé par une information donnée par le lonely planète : à Dordabis se trouve une ferme qui fabrique de magnifiques tapis en laine de Karakul. Un mouton d’Afghanistan importé il y a des décennies sur le sol Namibien. Nous y avons vu une jolie occasion d’aller y jeter un coup d’œil pour plusieurs raisons. D’abord j’adore les couleurs et les textiles locaux et puis nous étions intéressés par leur mode de fabrication. Serait ce comme en Amérique du sud?

Pendant 2 jours nous avons essayé de les contacter en vain, alors nous nous sommes déplacés. Après 2 h de pistes  en direction du nord, nous arrivons à Dordabis, minuscule village autour d’une grande ferme : Ibenstein farm. Nous avions eu le sentiment d’être seul au monde sur la piste en ne croisant aucune voiture, seulement une charrette. Impression amplifiée à notre arrivée : cette immense ferme est vide de ses habitants et de ses ouvriers. En revanche quelques chiens nous accueillent en fanfare.

Une jeune ouvrière vient à notre rencontre au moment où nous décidons d’abandonner. Renseignements pris : l’activité de tissage n’existe plus dans la ferme depuis que la femme du propriétaire est partie. Sa nouvelle femme s’occupe des chevaux désormais. Il était déjà 14h et nos estomacs nous hurlaient de les nourrir. Après avoir obtenu l’autorisation de pique niquer sur le parking de la ferme, nous nous instalames au milieu des chiens devenus nos copains. Pendant ce temps la jeune fille se renseignait dans les fermes alentours de savoir où nous pourrions aller. Kiripotib farm sera donc notre prochaine destination, dommage que nous devions rebrousser chemin de 45 min pour y aller! 😥

Qu’importe nous sommes plein de ressources. Allez c’est reparti, finalement quelle jolie piste nous retrouvons. Nous avons la joie d’y voir des girafes (ça faisait longtemps !), des hippotragues noirs ( pour la première fois!), Oryx et phacochère. Nous arrivons enfin au Kiripotib farm. Freddy nous accueille avec son épouse et nous visitons l’atelier.

La laine est clairement plus grossière que l’alpaga, elle est également bien plus costaud. Les couleurs sont somptueuses et reflètent parfaitement les nuances des décors Namibien. C’est un vrai régal !

2 heures de rencontre avec cet agréable viel homme et nous repartons avec un tapis nommé « dune ».

Il est temps de trouver un campsite pour la nuit. Un petit coup de fil rapide au campsite des grottes Arnhem : ils nous attendent d’ici 1h40. Nous ne trainons pas mais prenons quand même le temps d’embarquer une ouvrière Suzan de la ferme en auto stop afin de la ramener chez elle à Dordabis.

Rendez vous est pris pour le lendemain 8h00 afin de visiter les « fameuses » grottes.

Elle a été découverte au début du XXème siècle et a été utilisée pendant quelques années pour y récolter le guano de la multitude de chauve-souris qui y logent.

Après une 1/2 heure de marche, nous atteignons l’entrée de la grotte. Là, nos guides nous distribuent masques FFP2 et lampe frontale… Masque FFP2 ?????!!!!!!!

 » Oui, l’air à l’intérieur de la grotte n’est pas bon à respirer.

– Ah bon… « . Par la suite, on a vite compris pourquoi il fallait les masques.

Parfaitement équipés, style « mode COVID 2ème vague PENDANT une pénurie énergétique avec coupure d’électricité », nous entamons la descente.

Très rapidement, la lumière du jour disparaît. Et nous ne la reverrons que dans 2h. Nous trouvons les cadavres de porc-épic : ils se sont aventurés trop loin dans la grotte et, perdus dans le noir, ils sont morts de faim.

En effet, dès lors que nous éteignons nos lampes… L’obscurité la plus totale nous transforme en aveugle.

Nous continuons à nous enfoncer dans les entrailles de la terre : la grotte fait 4,5 km de long et a une profondeur d’environ 100m.

Parfois les couloirs sont exigus et difficiles d’accès, s’ouvrant ensuite sur des salles immenses. Dans tous les cas, il y a beaucoup de poussière qui est soulevée lors de chacun de nos pas.

D’abord, une… puis deux… puis des centaines de chauve-souris nous entourent.

Dans certaines salles, elles sont si nombreuses qu’une forte odeur d’ammoniaque nous entoure.

Leurs excréments – le guano – est présent partout. Il libère dans l’atmosphère des particules volatiles, et peut même être vecteur de maladie => d’où le port du masque.

Après 2heures de marche, nous revoyons enfin la lumière du jour. Comme le fait remarquer Ylan, après à peine 2 heures d’absence, et elle nous hypnotise déjà comme des papillons, et nous pousse à accélérer le pas pour la rejoindre.

Nous sommes sales, couvert de poussière et de guano – car dans bien des salles les chauve-souris étaient si nombreuses qu’elles nous chi…. dessus.

Nous avons continué notre remonté dans le centre ouest de la Namibie.

Nous avons fait une visite un peu particulière mais vraiment marquante… Puis nous sommes redescendus un peu plus au sud, car nous avions repéré un campsite vraiment sympa. Nous y resterons 4 nuits pour nous reposer et profiter du cadre.

Mais cela fera l’objet d’un tout prochain post.

Avant de vous quitter, nous mettons en ligne l' »Instants Namibiens #8″

Bisous de nous 4 et @ bientôt.

Cet article a 9 commentaires

  1. Christelle D

    Salut la famille. C o7f encore ces photos, cette vidéo. Les couleurs des paysages sont magnifiques, les animaux encore et toujours, je ne me lasse pas d’aimer les voir en liberté. Je me demandais ce que les garçons retiendront de tour cela quand ils seront aussi vieux que moi, je n’ai pas souvenie d’avoir fait des choses extraordinaires, je ne me souviens même pas de mes années collège ou peu. C’est une super tranche de vie que vous vivez là! Les crottes de chauve-souris exceptées, c’est encore une sacrée découverte. Merci pour tout. Je kiffe!!!
    Ps: je trouve que les garçons ont grandis, ils vont avoir tout pour eux: BG, cultivés et ouverts d’esprit, ils sont en bonne voie😉. Bisou

  2. Sylvie G

    Quel plaisir de vous retrouver,
    franchement vous êtes trop forts, aventuriers et artistes dans l’âme, nous avons même le droit à du Land art avec une Spirale à la façon de Robert Smithson!
    La Namibie va me manquer, c’est fou mais elle m’a envoûtée avec ses gammes de pigments naturels, relevée d’un ciel de René Magritte !
    Et que dire de la bande-son, a part que l’ambiance est là !
    Vraiment « Dankie » 😚

  3. Sylvie G

    Sur la photo de la sortie de la grotte avec Ylan, vue de l’intérieur cela ressemble à la forme d’une bouche !
    Là aussi c’est du Magritte, avec ce ciel qui la dessine ! 💋

  4. Duquesnoy corinne

    Quel courage et quelle chance! Toute l’équipe Cousteau pense bien à toi et à ta famille .
    Je suis admirative de voir que le versant pédagogique est très présent même à l’autre bout du monde.
    Bisous
    Corinne

  5. Papy Minou

    Salut la famille,
    Prêt à vous envoler vers un autre continent l’Asie. Quel changement!!!!
    Sinon pour reprendre une remarque de Sylvie au sujet du Land Art, je me demandais si ce n’était pas un site mystique de Vortex, je crois qu’il existe des sites réputés dans le monde.
    Continuez à nous faire rêver en partageant vos posts.
    Gros poutoux
    Papy Minou

  6. Bonjour à toutes et tous,
    @ Christelle, oui les garçons grandissent 😉 et oui les animaux « sauvages » c’est quelque chose de magique. Quand on en voit beaucoup, on peut commencer à s’en lasser, mais rapidement, ils nous manquent. Le prochain post sera – à ce sujet – un grand moment.
    @ Sylvie, oh que oui, elle nous a envoûté cette Namibie. Elle restera – à n’en pas douter – comme un gros temps fort de notre tour de magie.
    Concernant la musique : il faut que l’on avoue une entorse aux règles des instants :
    Jusqu’à aujourd’hui, nous utilisions des artistes du pays hôte. Jusqu’à la Namibie. Elle nous a envoûté disais-je plus haut… et bien pas pour ces artistes musicaux. On a eu beau chercher sur internet, youtube etc on a été assez déçu. Il y a bien quelques groupes reggae qui sortent du lot, et je pense que les artistes sont engagés dans leurs paroles, mais c’est souvent sous la forme de « house rapétissante – boumboumboum »
    La mort dans l’âme, nous avons agrandi notre cercle de recherche sur l’Afrique. Et là bingo, on a retrouvé des artistes que l’on connaissait déjà, mais aussi cette pépite qu’a dégoté Stef : Sona Jobarteh… qui a accompagné les 2 derniers « Instants », mais elle est Gambienne. Bon, c’est pas trop grave comme entorse, faut avouer que son groupe joue merveilleusement bien.
    @ Corinne : Dès que l’on sort de notre zone de confort, nous apprenons beaucoup : sur nous même, sur les autres, sur le monde qui nous entoure. De plus, concernant l’école à la maison, on essaye de tout faire pour ne pas décrocher. Mais ce n’est pas facile tous les jours. De toute façon les garçons, et nous même nous émerveillons souvent de ce qui nous entoure et apprenons sur la vie en continue.
    @ Papy : oui l’Asie se profile à notre horizon. On commence à travailler sur notre trajet au Népal, et l’on va contacter des guides très prochainement pour organiser un trek.
    En fait, ce n’est pas une spirale, mais des cercles concentriques dans le Land Art. Et nous n’avons pas vu de vortex ou autres extraterrestres dans les environs 😉
    Bisous à tous
    Nous 4

  7. SARRAZIN M&M

    La négociation avec la Maréchaussée se fait par pot d’eau fraiche, c’est mieux qu’un pot de vin.
    Nous aimons beaucoup votre aventure africaine, particulièrement la vie animale et végétale très adaptées aux sols pauvres

  8. Sylvie G

    Compte à rebours direction Kuala lumpur : 7 jours, 7 nuits et oui le huitième jour vous êtes dans l’avion 🌏⏳

  9. Bonjour,
    @ M&M : oui, plutôt de l’eau que du vin pour la police…. mais aussi pour celui qui conduit 🙂
    On a adoré notre passage en Afrique, et il y a fort à parier que nous y retournerons un jour.
    @ Sylvie : Katmandou nous tend les bras, Kuala lumpur c’est encore dans quelques mois.
    Très gros bisous à nos fidèles commentateurs!! 🙂 et aux autres évidemment! Nous pensons à vous tous, même à l’autre bout du monde.

Répondre à Sylvie G Annuler la réponse