Blog

Finalement on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre en terme de transport collectif au Népal. Les bus c’est un peu la loterie, on nous promet un bus touristique avec air conditionné et confort pour finalement se retrouver dans un bus tout pourri, là où l’air conditionné n’est qu’un concept très lointain puisque réside seulement en des fenêtres difficilement ouvrables.

Nous nous retrouvions donc embarqué dans un bus classé méga pourri dans notre échelle de transport Vahana. Seuls le nombre incalculable de stickers placardés dessus nous laissait espérer le contraire jusqu’au moment où nous montions à l’intérieur . Installés sur les dernières places tout au fond du bus nous avons passé 12 heures à moitié frigorifiés à être secoué comme des prunes. C’est vraiment peu dire,  les secousses étaient si intenses qu’elles nous réveillaient sans arrêt. Les causes sont des routes plus que détériorées du  Népal et des conducteurs qui se prennent pour Sébastien Loeb. Même en Afrique la piste la plus pourrie n’a jamais atteint le niveau du Népal. Maintenant nous sommes prévenus, il faudra faire avec !🥴 😄

Le lendemain nous arrivons vers 8h du mat  à Bardiya et sommes attendus par 2 tuktuk pour nous conduire à notre hôtel. L’hôtel est un vrai petit coin de paradis situé entre la réserve naturelle et un village Tharu. 2 frères s’occupent de l’établissement, ces garçons passionnés de tigre et de nature ont vite fait de nous plaire, et les touristes, tous voyageurs au long court, aussi. Nous avons beaucoup sympathisé avec tous les résidents : un couple d’allemands, de République tchèque, de France et un autrichien. Chaque soir ressemblait à une veillée des scouts : assis tous autour du feu nous partagions des discussions intéressantes jusqu’à ce que la bière fasse son effet. 😁

Notre objectif était le même qu’à Chitwan : voir un tigre. Chitwan n’avait mené à rien et nous avions grand espoir dans les capacités de Baba et Prakash de nous aider à réaliser ce projet. D’abord nous avons choisi une marche d’une journée à travers la  jungle.

Nous avons traversé tous les biotopes de cette jungle et suivi un groupe d’éléphants venus d’Inde cette journée là. Ils étaient 16, impressionnants et totalement sauvages.

Après les avoir vu succinctement le matin nous avons cherché à les suivre tout en espérant croiser un tigre. Nous l’apprendrons plus tard mais ici pour 10 rencontres 9 fois nous apercevons des tigres et 1 des éléphants d’où l’enthousiasme prononcé de nos guides alors que nous l’étions moins de notre côté. Il est vrai qu’en Afrique nous en avions observé déjà beaucoup. Ce fut cependant un vrai bonheur de les voir en Asie. 🥰

Nous sommes rentrés éreintés de cette journée et un peu déçu de ne pas encore avoir atteint notre objectif.

Bien entendu, un tour du monde ce n’est pas que des sorties… Il y a aussi des journées « travail ».

Comme chaque soir, autour d’un bon feu nous parlons tous de nos journées, lors d’une de ces soirées  Baba nous propose de rester une nuit de plus et de partir le lendemain en jeep cette fois-ci : 100% de chance de voir un tigre nous prédit il. Ok nous sommes d’accord ! Il était 7h du mat lorsque nous nous installons dans le véhicule.

Les hauts arbres n’avaient pas encore libéré les nuages capturés dans la nuit avec leurs branches. C’est donc dans un épais brouillard que nous entamons notre jeep safari. Au bout de seulement quelques minutes une silhouette féline s’est dessinée. Très furtive cette image s’est évanouie en moins d’une seconde. Était ce un tigre? Personne ne saura.

Les chemins se succèdent jusqu’à ce que notre guide détecte des traces significatives de passage d’un tigre ou plutôt d’une tigresse. Entre temps c’est une autre sorte de tigre qui s’endort profondément dans notre véhicule. Ylan fait une sieste à chaque planque où nous restons plusieurs dizaines de minutes à observer et à espérer. Puis Sahel rend les armes et s’endort également. Baba nous rejoint à un point stratégique et nous signale que de l’autre côté il a distingué également les empreintes d’une tigresse mais aussi de ses petits. Nous avons passé la matinée à rechercher cette tigresse en vain. Après un déjeuner copieux nous repartons en quête à un autre endroit avec Prakash tandis que Baba va dans une autre direction. C’est vers 15h que Baba nous contacte pour nous signaler un tigre.

Ni une ni deux, Prakash prend le volant et comme des malades on roule jusqu’au point.

C’est un gros tigre mâle qui nous attend à l’ombre d’un arbre. Il est splendide, dégage une puissance phénoménale. Jumelles au poing, nous l’admirons avec des yeux pleins d’étoiles. Soudain il se lève dans des mouvements majestueux, et plus silencieux encore qu’une feuille qui tomberait d’un arbre. Il nous regarde avec dédain puis s’éloigne gentiment. En 3 secondes il avait disparu de nos radars à tous. La prédiction de Baba était vrai! 🥰 Nous nous regardons tous les uns les autres triomphants, en se tapant dans les mains ! Trop fort ce Baba!

Pour en savoir plus sur le tigre du Bengale : lien Wiki.

Nous rentrons vers 18h fatigués mais ravis. Il est temps de raconter nos péripéties à nos copains autour du feu. Ils seront très contents pour nous.

Ce soir là fut notre dernier, nous avons fêté l’anniversaire de Joseph, l’Australien, et encore bu et discuté autour du feu.

Après demain c’est départ pour Pokhara plus au nord, un bus de 18heures de trajet nous attend. Une véritable aventure en soi!😁

On met tout cela en vidéo avec l’ « Instants Népalais #2 » :

Les deux frères, nos hôtes et guides accompagnateurs, ont fait l’objet d’un reportage par une équipe française.

Ils nous l’ont montré, et nous venons de l’acheter.

Ce documentaire nous a fait réfléchir sur la place que nous occupons en tant que touriste (un peu comme pour le portage de touristes par des éléphants en Asie). Il ne faut pas se mentir, nous allions à Bardiya pour voir le tigre. Mais nous n’avions que peu conscience des répercutions que pouvait avoir cette conservation d’animaux sauvages si elle ne s’accompagne pas d’une protection de la population alentour.

Pour en savoir plus, je mets en lien un article de National Géo sur le sujet. Avec en bonus une chouette vidéo « comprendre les tigres ».

D’ailleurs, durant les 7 jours pendant lesquels nous étions à Bardiya, deux maisons du village furent détruites par un éléphant une nuit (dont une appartenait au frère du chauffeur de notre jeep) – heureusement sans faire de victime.

Mais d’un autre côté, le tourisme est une source de revenu non négligeable pour la population locale, comme pour le parc national. Il faudrait juste que ces ressources soient plus équitablement réparties.

Nous avons pas mal parcouru les lieux que vous verrez dans ce documentaire. Allez, trêve de blabla, on vous laisse avec Baba et Bardiya.

Si le documentaire vous a plu, n’hésitez pas à les aider à votre tour et à acheter la vidéo (6 $) je mets le lien en dessous du documentaire.

C’est une capture d’écran de la lecture sur vinéo, et avec le débit internet du Népal, de temps en temps il y avait des difficultés de téléchargement. J’ai coupé ces temps morts lors du montage, mais parfois l’image peut être dégradée ou un peu hachée.

Lien vinéo d’achat du documentaire « Le Prix du Feu »

Nous venons d’arriver à Pokhara, au menu pour les 9 prochains jours : repos, petites ballades aux alentours de la ville pour commencer à se préparer pour notre futur trek « balcon des Annapurnas ».

Gros bisous à toutes et tous.

Nous 4.